Dr. Jakob Ehrlich

Jakob Ehrlich naît à Bistritz am Hostein [Bystřice pod Hostýnem dans l'actuelle République tchèque]. Dès sa jeunesse, il adhère au mouvement sioniste fondé par Theodor Herzl. Après son baccalauréat, il vient à Vienne, étudie le droit à l'université de Vienne et adhère à l'association nationale juive et académique Ivria. Parallèlement à ses études, il met en place des organisations sionistes dans toute l'Autriche-Hongrie.

En 1908, Jakob Ehrlich obtient finalement son doctorat en droit et accomplit son année judiciaire. En 1912, il est élu représentant des sionistes au conseil de la communauté israélite de Vienne. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme officier et est affecté à la frontière austro-russe.

A son retour au pays, il devient avocat et est élu en 1919 au conseil municipal de Vienne en tant que représentant du mouvement sioniste, dont il fait partie jusqu'en 1923. En outre, il est élu à plusieurs reprises président de l'association sioniste nationale pour l'Autriche et, en 1936, vice-président de la communauté de culte.

Après le soulèvement socialiste de février 1934 et l'établissement de la dictature de la chancellerie dans l'État corporatiste, Jakob Ehrlich est nommé membre du conseil municipal de Vienne, composé de 64 membres et dirigé par le maire Richard Schmitz. Jusqu'en 1938, il est le représentant officiel de la communauté juive à la mairie de Vienne.

C'est dans cette fonction que Jakob Ehrlich assiste le 12 mars 1938 à la chute de l'Autriche libre et indépendante avec l'invasion de l'armée allemande. Ensuite, le 18 mars 1938, la communauté juive de Vienne est perquisitionnée par des membres de la SS, fermée et Jakob Ehrlich est arrêté avec le président Desider Friedmann et le directeur officiel de l'IKG Josef Löwenherz ainsi que d'autres fonctionnaires juifs dans le cadre de la persécution des juifs par les nazis. (Le deuxième vice-président Robert Stricker avait déjà été arrêté le 14 mars 1938). Au cours de la rafle, des reçus de dons pour le Front patriotique avaient été trouvés lors de la perquisition des locaux de la CIE. Les dons de campagne d'un montant de 800.000 schillings pour une organisation qui prônait l'autonomie de l'Autriche étaient la raison officielle des arrestations. Jakob Ehrlich est en outre accusé d'avoir planifié, avec le maire Schmitz, d'armer les ouvriers contre la menace de la prise de pouvoir par les nationaux-socialistes, avant le 12 mars 1938.

Adolf Eichmann, après avoir trouvé le reçu, extorque à la CIE le paiement de la même somme en déportant les membres de la présidence, dont Jakob Ehrlich, le 2 avril 1938 dans le transport de personnalités vers le camp de concentration de Dachau. Arrivé au camp de concentration de Dachau, Jakob Ehrlich est assassiné dès le 17 mai 1938 sur le champ de tir SS de Prittlbach, près de Dachau. Il est ainsi l'un des premiers concitoyens juifs à être assassiné dans un camp de concentration après l'occupation de l'Autriche. Son urne est enterrée dans le cimetière juif du cimetière central.

L'épouse de Jacob Ehrlich, Irma Ehrlich, née Hutter, et son fils Paul peuvent émigrer aux États-Unis d'Amérique via la Grande-Bretagne, où leur fils Paul s'engage pour le sauvetage des enfants juifs.

D'anciens sionistes viennois fondent à Londres une Jacob Ehrlich Society et donnent son nom à une loge B'nai B'rith à Tel Aviv.