Franz Georg Anton Schönfeld

Franz Georg Anton Schönfeld, fils d'Anton Schönfeld, fonctionnaire municipal viennois, naît à Vienne Währing. Il y fréquente l'école primaire et le lycée. Après son baccalauréat, il entre en octobre 1910 au service de la commune de Vienne, où il devient inspecteur municipal en 1925. Toute sa famille est catholique pratiquante.

Après la chute de la monarchie danubienne en 1918, il adhère au SPÖ en 1919. Après l'interdiction de ce parti en 1934, il devient membre du Front patriotique. En mars 1938, il assiste à la chute de l'Autriche avec l'invasion de l'armée allemande. Il habite l'ancien appartement de ses parents avec sa sœur Marie Schönfeld. Tous deux sont célibataires, opposés au national-socialisme et légitimistes.

A partir du printemps 1942, Franz Schönfeld commence à rédiger des tracts contre le régime. Sa sœur, Maria Schönfeld, qui est sténodactylo au service de gestion des biens du Reichsstatthalter, les reproduit. Ensemble, les frères et sœurs distribuent les lettres anonymes dans les boîtes aux lettres, les envoient ou les transmettent à Maria Eckert, une trafiquante qu'ils connaissent et qui est également opposée au national-socialisme. A cette dernière, ils transmettent par exemple le poème "Parodie sur le Deutschlandlied". Il en résulte au total 65 tracts différents.

Les activités des deux frères et sœurs ne passent cependant pas inaperçues. Le 20 mai 1943, Franz et Marie Schönfeld sont arrêtés par la Gestapo. Lors d'un procès devant le Volksgerichtshof à Vienne le 15 juillet 1944, il est condamné à mort avec sa sœur pour "préparation à la haute trahison et favorisation de l'ennemi". La troisième accusée, Marie Eckert, est condamnée à quatre ans de réclusion.

Franz Schönfeld est guillotiné par les nazis le 19 septembre 1944 au tribunal régional de Vienne. Il est ensuite enterré par les nationaux-socialistes dans le "Groupe 40", la fosse commune anonyme pour les personnes exécutées au cimetière central de Vienne.