Marie Karoline Schönfeld

Marie Karoline Schönfeld, fille d'Anton Schönfeld, fonctionnaire municipal viennois, naît à Vienne Währing. Après l'école primaire, elle y fréquente l'école secondaire et deux classes de l'école de commerce. Après avoir été employée pendant 15 mois au service de la ville de Vienne, elle entre en 1917 au service du ministère royal et impérial du travail public [aujourd'hui : ministère fédéral du travail] où elle travaille comme sténodactylographe. Toute la famille est catholique pratiquante.

Dès sa jeunesse, Marie Schönfeld est membre de la Congrégation mariale. Après la chute de la monarchie danubienne en 1918, elle adhère au syndicat chrétien des fonctionnaires en 1919 et au Front patriotique en 1934. En mars 1938, elle assiste à la chute de l'Autriche avec l'invasion de la Wehrmacht allemande. Elle habite l'ancien appartement de ses parents avec son frère Franz Schönfeld. Tous deux sont célibataires, opposés au national-socialisme et légitimistes.

A partir du printemps 1942, Franz Schönfeld commence à rédiger des tracts contre le régime. Maria Schönfeld les reproduit et les distribue avec son frère sous forme de lettres anonymes dans les boîtes aux lettres, les envoie ou les transmet à Maria Eckert, une trafiquante qu'ils connaissent et qui est également opposée au national-socialisme. À cette dernière, ils transmettent par exemple le poème "Parodie sur le Deutschlandlied". Il en résulte au total 65 tracts différents.

Dans un tract daté du 1er mars 1943, Franz Schönfeld qualifie les Allemands de plus grands bandits du monde, car ils ont attaqué l'Autriche de manière meurtrière, de tueurs de masse, car ils massacrent des milliers de personnes innocentes, et de vampires, car ils sucent la moelle épinière de l'Autriche. Il écrit également des parodies sur Adolf Hitler, ainsi que sur d'autres membres éminents du régime.

Les activités des deux frères et sœurs ne passent cependant pas inaperçues. Le 20 mai 1943, Marie et Franz Schönfeld sont arrêtés par la Gestapo. Lors d'un procès devant le Volksgerichtshof de Vienne le 15 juillet 1944, elle est condamnée à mort avec son frère pour "préparation à la haute trahison et favorisation de l'ennemi". La troisième accusée, Marie Eckert, est condamnée à quatre ans de réclusion.

Marie Schönfeld est guillotinée par les nationaux-socialistes le 19 septembre 1944 au tribunal régional de Vienne. Elle est ensuite enterrée par les nationaux-socialistes dans le "Groupe 40", la fosse commune sans nom pour les personnes exécutées au cimetière central de Vienne.