Johann Staud

Johann Staud naît à Rohosna en Bohème [aujourd'hui : Rohozná en République tchèque], fils illégitime de Johanna Staud, une servante de ferme. Il grandit à Nursch, près de Großmugl en Basse-Autriche, dans des conditions très modestes. Après sa scolarité, il apprend le métier de cordonnier, adhère à l'association catholique des compagnons et oriente sa vie selon les préceptes d'Adolph Kolping.

Au tournant du siècle, il se met à voyager, surtout le long du Rhin, et en profite pour se former en autodidacte. Il trouve du travail à Duisbourg et obtient une fonction dans l'association chrétienne des travailleurs du cuir de la ville. Il y acquiert une expérience organisationnelle qu'il pourra mettre à profit, à son retour à Vienne en 1908, au sein de l'association des ouvriers chrétiens de la chaussure. De 1909 à 1934, il en est le président et introduit un travail associatif rigoureux, tel qu'il l'a connu en Allemagne. En 1912, il épouse Sophie Kratzel de Freiwaldau, avec laquelle il a un fils, Alfred († 1945).

Pendant la Première Guerre mondiale, Johann Staud est mobilisé en 1915 sur le front russe. Après une grave blessure à la jambe, il n'est plus utilisé au combat. Après la défaite de l'Autriche-Hongrie, le démantèlement de la double monarchie et l'expulsion des Habsbourg, il tente de reconstruire le syndicat chrétien des travailleurs du cuir, mais celui-ci reste comparativement très petit avec environ 400 membres. Le syndicat des travailleurs du textile, dont Staud est élu président en 1922, est plus important.

Johann Staud devient par la suite un proche collaborateur du leader ouvrier chrétien Leopold Kunschak et, en 1927, secrétaire de la commission centrale des syndicats chrétiens.