Ignaz (John) Stieber

Ignaz Stieber naît à Vienne, fils légitime du quincaillier Joseph Stieber et de Gisela, née Hellerd. Il a une sœur de trois ans son aînée et la famille appartient à la communauté juive. Après la faillite du commerce de son père, ses parents divorcent, Ignaz Stieber reste avec sa mère qui doit faire des ménages pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille.

Après sa scolarité, Ignaz Stieber devient apprenti boulanger. Comme sa sœur aînée, il s'engage entre 1931 et 1934 dans la Jeunesse ouvrière socialiste du Parti ouvrier social-démocrate (SDAP) [aujourd'hui : SPÖ]. Il adhère ensuite au Parti communiste autrichien (KPÖ) et continue à militer pour ce parti après son interdiction. Entre le 14 décembre 1936 et le 31 décembre 1936, puis entre le 1er avril 1937 et le 20 avril 1937, il est emprisonné pour cette raison.

Le 12 mars 1938, le jour de l'invasion de l'Autriche par l'armée allemande, Ignaz Stieber tente de s'enfuir à pied en traversant la frontière pour se rendre en République tchèque. Il est arrêté par les autorités frontalières tchèques pour franchissement illégal de la frontière et remis aux autorités allemandes le 17 mars 1938. Celles-ci l'emmènent à la prison de Rossauerlände, d'où il est déporté le 2 avril 1938 par le 'transport de personnalités' vers le camp de concentration de Dachau. De là, il est transféré le 23 septembre 1938 au camp de concentration de Buchenwald.

Entre-temps, la sœur d'Ignaz Stieber a émigré en Grande-Bretagne où elle se procure un faux visa pour l'Uruguay. Sur présentation de ce visa, Ignaz Stieber est libéré du camp de concentration le 24 mai 1939, à condition de quitter au plus vite l'Autriche occupée.

Le 28 juin 1939, Ignaz Stieber s'enfuit à Gênes, en Italie, où il travaille comme changeur de monnaie.