Oberschulrat Gertraud Margaretha Jedliczka (geb. Döttling)

Gertraud Döttling (qui se mariera plus tard avec Jedliczka) est la fille d'Alois Döttling, futur secrétaire régional du Parti chrétien-social, député au parlement régional et conseiller fédéral de Styrie, et de son épouse Josefine, née Sparovic, nés à Gröbming. La famille était originaire de Berzdorf près de Reichenberg, dans l'actuelle République tchèque, mais s'était installée en Styrie après l'effondrement de l'Autriche-Hongrie en 1918. Son frère aîné, Alois Döttling, est encore né à Berzdorf, tandis que sa sœur cadette, Martha Döttling, naît également à Gröbming.

Après avoir fréquenté l'école primaire, elle entre à l'école secondaire et fréquente ensuite l'école normale d'institutrices de la Hofzeile, dans le 19e arrondissement de Vienne. Durant cette période, elle s'engage auprès du Katholischer Jungvolk [aujourd'hui : Katholische Jugend] et de la Congrégation mariale. La famille, très croyante, est strictement anti-nazie.

En tant qu'élève, Gertraud Döttling assiste à la chute de l'Autriche lorsque l'armée allemande envahit le pays le 12 mars 1938. Après l'occupation de l'Autriche, Friedrich Theiss fonde la Front autrichien [également appelé Groupe Theiss ou Mouvement autrichien], un groupe qui vise à détacher l'Autriche occupée du Reich allemand. Cette organisation recrute des membres et fonde même son propre groupe de femmes sous la direction de la camarade de classe de Gertraud Döttling Josefa Breuer. Des cotisations mensuelles sont perçues, des excursions et des formations sont organisées et des écrits pro-autrichiens sont produits. Elle envisage même de constituer son propre groupe de défense sous la direction d'Alois Döttling et de Franz Vochozka.

Elle est recrutée et participe activement au Front autrichien, aussi bien par l'intermédiaire de sa camarade de classe Josefa Breuer que par son frère Alois Döttling, qui connaît Friedrich Theiss par l'intermédiaire du Jeune peuple autrichien [ndlr : organisation de jeunesse du Front patriotique]. En mars 1939, elle obtient finalement son baccalauréat et commence à travailler en 1940 dans ce qui était alors l'école primaire de la Spallartgasse.

Lorsque le canonnier antiaérien Leopold Buliczek, également membre du Front autrichien, est pris en flagrant délit de tentative de départ pour la Hongrie, il révèle, après les interrogatoires de la Gestapo, l'existence du groupe Front autrichien autour de Friedrich Theiss.

Le 8 février 1940, Gertraud Döttling est arrêtée par la Gestapo à l'école. Elle est incarcérée à la prison de Rossauerlände (également appelée Elisabethpromenade) et transférée au bout de trois mois au Landesgericht I (tribunal régional I). Le jour même de son arrestation, elle est renvoyée de l'enseignement. Le 13 juin 1940, elle est finalement libérée.

Après s'être vu interdire de travailler comme enseignante, elle travaille jusqu'à la fin de la guerre comme calculatrice de salaires.

Le 17 décembre 1941, le groupe de Friedrich Theiss, les membres du "Front autrichien" sont finalement jugés devant le tribunal spécial. Lors de ce procès, Gertraud Döttling est condamnée à 8 mois de prison pour délit selon la loi contre la formation de nouveaux partis (en tenant compte de la détention préalable, le reste de la peine étant assorti d'un sursis).

Dès la fin de la guerre, Gertraud Döttling est réhabilitée et commence à enseigner en juillet 1945 à l'école primaire de la Goldschlagstraße dans le 15e arrondissement de Vienne. En 1948, elle épouse le maître menuisier Johann Jedliczka et adhère à la Camaraderie ÖVP des persécutés politiques et des confesseurs pour l'Autriche. Un an plus tard, leur fils naît. Malheureusement, elle devient veuve un an plus tard et élève seule ses enfants. En 1972, Gertraud Jedliczka devient directrice de l'école primaire Märzstraße dans le 14e arrondissement de Vienne.

Elle prend sa retraite en septembre 1981 et décède à Vienne à l'âge de 87 ans. Elle est enterrée au cimetière Baumgartner de Vienne.