Dr. Alfred Hirsch

Alfred Hirsch fréquente la branche humaniste du lycée d'État de la Angerzellgasse à Innsbruck. Avec son camarade de classe et futur frère de la Confédération Eduard Grünewald, il distribue secrètement des tracts avec des slogans autrichiens et des symboles du Ständestaat. Sur la Nordkette, ils allument des feux du Sacré-Cœur interdits. Avec de la craie, ils inscrivent des slogans hostiles aux nazis sur les bâtiments et les entrées d'immeubles, afin de montrer clairement au public que tous ne sont pas nazis.

Après avoir obtenu son baccalauréat, il commence ses études de médecine à Innsbruck en 1942, après avoir été déclaré "inapte temporairement" à l'armée, avec l'aide de connaissances de son père et d'amis de la résistance. Il collabore à la KHG, "à peine tolérée" et espionnée par la Gestapo, où il rencontre également Christoph Probst (1919-1943) du groupe "Weiße Rose". En tant qu'étudiant et membre du Bergwacht et du Bergrettung, il peut se déplacer relativement librement et sans contrôle dans le Tyrol. Il sert de messager à plusieurs groupes de résistance et diffuse les tracts de la "Rose blanche" et les sermons de l'évêque de Münster, Clemens August Graf von Galen (1878-1946). Le 17 mars 1944, il est admis dans l'association d'étudiants Alpinia Innsbruck, fondée clandestinement en 1940.

A la fin de la guerre, Franz Mair (1910-1945), professeur d'anglais au lycée académique d'Innsbruck, fonde le groupe de résistance Mair-Grünewald, auquel se joignent Alfred Hirsch et d'autres alpinistes. Ce groupe publie également, entre autres, un petit journal qui apporte des nouvelles de l'étranger et rend compte de la lutte des mouvements de résistance à l'intérieur et à l'extérieur de l'Autriche.

Entre l'automne 1944 et le printemps 1945, on assiste au rassemblement et à l'équipement des différents groupes de résistance répartis dans toute l'Autriche et le Tyrol, sous le symbole 05 [pour l'Autriche : 0 et e = 5e lettre de l'alphabet]. Alfred Hirsch et les autres résistants tyroliens sont en contact direct avec le point de contact principal du 05 à Innsbruck [Andreas Hofer Str. 42]. C'est à partir de là que se fait la prise de contact avec le "Comité autrichien de libération" à Zurich et avec les services secrets des Alliés. Dans l'appartement parental, Alfred Hirsch cache le Viennois Nowacek, un agent de la CIA, qui entretient d'ici un contact radio avec les Alliés et leur fait parvenir des informations importantes. [Il sera abattu par les SS sur l'alpage de Kemater près d'Innsbruck dans les derniers jours de la guerre].

A la suite de la découverte de quelques groupes marginaux de la résistance, des arrestations et des interrogatoires sont effectués par la Gestapo à partir du 21 avril 1945. Le 25 avril 1945, Alfred Hirsch et d'autres résistants trahis sont également arrêtés par la Gestapo et brutalement battus à son siège de la Herrengasse. Ils sont ensuite transférés au camp d'éducation au travail [AEL] de Reichenau, où ils seront exécutés. Le Gauleiter Hofer (1902-1975) veut les faire pendre début mai au Rennweg d'Innsbruck à titre de dissuasion. Le 2 mai 1945, ils peuvent être libérés par un groupe de résistance composé de membres de la police et de la Wehrmacht après la fuite surprise de la direction de la SS et de la Gestapo. Le lendemain, Alfred Hirsch et Eduard Grünewald pénètrent dans la tour des services municipaux d'Innsbruck dans la Salurnerstraße et hissent le drapeau rouge-blanc-rouge sur le toit sous un feu nourri, probablement d'unités SS. Cela doit servir aux Alliés de signe de la fin des combats, afin qu'Innsbruck soit épargnée par un bombardement. Alfred Hirsch participe à partir d'environ 14 heures à l'occupation du Landhaus tyrolien - le siège du régime nazi. Peu après 15 heures, un drapeau rouge-blanc-rouge peut également être hissé sur le balcon du Landhaus dans la Maria-Theresien-Straße. Les installations de diffusion d'Aldrans sont également conquises entre-temps sans résistance notable. C'est de là qu'Eduard Grünewald peut annoncer à la population la libération d'Innsbruck. Les derniers combats avec l'arrivée de formations SS motorisées, au cours desquels Franz Mair est grièvement blessé, se terminent vers 17 heures et Innsbruck est définitivement aux mains de la résistance sous la direction de Karl Gruber. Franz Mair succombe à ses blessures par balle le 6 mai 1945.

Après la guerre, Alfred Hirsch termine ses études en devenant pneumologue.