Dr. Norbert Bettelheim

Norbert Bettelheim naît à Mödling près de Vienne, fils unique avec deux sœurs du couple juif, le directeur de Röhrenwalzwerke Albert Hahn, Bernhard Bettelheim et Berta, née Brünner. Après l'école primaire, il fréquente l'Akademisches Gymnasium dans le 1er arrondissement de Vienne, où il obtient son baccalauréat en 1912. La même année, il s'inscrit en droit à l'université de Vienne, rejoint le Corps Raetia Wien, est mobilisé pour la guerre et fait sa démobilisation en tant qu'officier. En mars 1918, il obtient son doctorat en droit, se convertit à la foi évangélique A.B. et devient membre de l'association étudiante Corps Marchia Wien. En 1918, il épouse Maxymiliane Maria Brüll-Neuda. En 1919, son fils Walter Botho voit le jour. En 1925, Norbert Bettelheim est gravement atteint de la maladie de Basedow, qui l'accompagnera toute sa vie.

Après que Norbert Bettelheim se soit mis à son compte comme avocat, son deuxième fils Werner Hanns naît en 1928. Opposant convaincu au national-socialisme, il participe activement, en juillet 1934, au sein des Vaterländische Verbände, à la répression de la tentative de putsch national-socialiste au cours de laquelle le chancelier Engelbert Dollfuß est assassiné. En tant que membre du Front patriotique, il est conseiller juridique du groupe local Wieden et en outre syndic du Reichsbund der Österreicher. Son fils Walter Botho décède en décembre 1934.

Le 12 mars 1938, il doit assister à la disparition de l'Autriche libre et indépendante avec l'invasion de l'armée allemande. L'occupation de l'Autriche entraîne l'adoption de la législation allemande et donc des 'Lois raciales de Nuremberg', selon lesquelles Norbert Bettelheim est considéré comme un 'Plein Juif'. Le 31 décembre 1938, il est rayé de la liste des avocats par le nouveau pouvoir en raison de ses origines juives.

Simultanément, au début du mois de janvier 1939, Norbert Bettelheim et sa famille fuient l'Autriche et entrent en France le 27 janvier 1939. Jusqu'au 1er avril 1939, la famille se trouve à Paris avant de s'installer à Auxerre. La famille ne survit que grâce aux dons d'un comité d'exilés. Avec l'invasion de la Pologne et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Norbert Bettelheim se porte immédiatement volontaire dans l'armée française pour combattre avec les armes pour la liberté de l'Autriche.

Tous les germanophones de France sont cependant internés dans un premier temps et la famille Bettelheim est envoyée au camp de Marmagne, un petit village dans les environs de Montbard, à partir du 29 octobre 1939. De ce camp d'arrêt, ils sont transférés en juillet 1940 au camp de Vernet et en août au camp d'arrêt de Cortus, près de Cahors. En septembre 1940, ils sont libérés et Norbert Bettelheim s'engage à nouveau dans l'armée, mais est réformé fin septembre 1940 en raison d'une nouvelle épidémie de la maladie de Basedow. Le 10 février 1941, son épouse Maxymiliane décède en exil en France.

Norbert Bettelheim souffre de la maladie de Basedow jusqu'en 1942. Une fois guéri, il rejoint la Résistance sous les ordres du commandant du groupe Dordogne-Sud, le général Bernard. A Faux, il participe activement à des actions contre l'occupant allemand.

En France, Norbert Bettelheim assiste à la libération de l'Autriche en 1945. En mars 1946, il rentre en Autriche avec son fils et reprend immédiatement son travail d'avocat. Norbert Bettelheim réactive ses associations d'étudiants. En 1948, il adhère à la Camaraderie ÖVP des persécutés politiques et des confesseurs pour l'Autriche. Norbert Bettelheim est par la suite l'un des piliers de ses associations d'étudiants.

Avocat, il prend sa retraite et décède à Vienne à l'âge de 77 ans.