Univ.-Prof. Dr. August Maria Knoll

Le Viennois August Maria Knoll vit son enfance et sa jeunesse dans la monarchie austro-hongroise en déclin. Après avoir obtenu son baccalauréat au Realgymnasium, il étudie les sciences politiques à l'université de Vienne chez les Frères de l'École. La rencontre avec le réformateur social catholique Anton Orel [1881-1959], dans le mouvement chrétien des jeunes travailleurs duquel il entre en 1919, est déterminante pour sa future carrière. Il y découvre les idées de Karl von Vogelsang [1818-1890], le réformateur social catholique le plus important du 19e siècle. La même année, il adhère à la société d'étudiants Thuiskonia Wien et, en 1920, à la société d'étudiants Nibelungia.

En 1923, August Maria Knoll obtient son doctorat avec une thèse intitulée "Karl Freiherr von Vogelsang als Nachfahre der Romantik" (Karl baron de Vogelsang comme descendant du romantisme). Avec les Nibelungen Ernst Karl Winter, Alfred Missong, Wilhelm Schmid et Hans Karl Frhr. Zeßner von Spitzenberg, il participe à la fondation de l'"Action autrichienne" en 1926. En 1932, il est le secrétaire privé d'Ignaz Seipel dans la dernière année de sa vie.

Après son habilitation en sociologie des religions en 1933 "Der Zins in der Scholastik", il commence à enseigner comme professeur titulaire de sociologie à l'université de Vienne. Il se met entièrement au service de la réorganisation sociale. Ainsi, il est rédacteur en chef de la "Wiener Arbeiterpresse" aux éditions Vorwärts et collabore à différents groupes de travail sociopolitiques.

En 1938, il est chassé de l'université dès l'Anschluss et se voit interdire d'enseigner. Il mène une existence frugale avec sa famille, soutenue par des mécènes de l'Église et de la noblesse. Avec Ferdinand Habl et Josef Müller-Fembeck, il participe au mouvement de résistance autrichien appelé "Widerstandslazarett" (hôpital de la résistance), où il aide à la fabrication de fausses radiographies et à l'établissement de certificats d'incapacité militaire. Il entretient en outre des contacts étroits avec les milieux militaires de la résistance et avec le groupe Karl Gruber, qui a mis en place un émetteur secret au sein de la Garde hongroise.

Dès sa jeunesse, il lutte pour associer les idées religieuses aux préoccupations sociales et dit de lui-même : "Dès le lycée, la question sociale était pour moi une notion et une expérience. Les premières impulsions sont venues de Bebel et Marx. Leur affect antireligieux m'a déstabilisé, tout comme l'affect antirévolutionnaire dans les milieux sociaux chrétiens et ecclésiastiques."

Après la guerre, il peut reprendre son activité d'enseignant, devient professeur d'université extraordinaire en 1946 et, en 1950, premier professeur titulaire de sociologie à l'université de Vienne.