Heinrich Hennen

Après son baccalauréat au lycée épiscopal Collegium Augustinianum Gaesdonck près de Goch dans le Bas-Rhin, Heinrich Hennen commence sa formation théologique à Münster et la poursuit à Innsbruck où il rejoint en 1930 la société d'étudiants Unitas-Greifenstein.

En 1933, il est ordonné prêtre à Münster. Il est d'abord envoyé en intérim à la paroisse Saint-Joseph de Bottrap, avant d'être nommé chapelain de Saint-Michel à Bottrap en 1934. Il n'a jamais caché son opposition au régime nazi. Ainsi, lors d'un enterrement, il se dispute avec un représentant du Deutsche Arbeitsfront (DAF). La procédure engagée à ce sujet en août 1938 pour délit contre la loi Heimtücke est suspendue par décision du tribunal spécial de Dortmund du 13 octobre 1938. Afin de protéger Heinrich Hennen de l'emprise de la Gestapo, il est muté le 30 mars 1939 comme chapelain à l'église du Saint-Esprit à Münster. Là aussi, il est surveillé par la Gestapo.

En tant que responsable de la bibliothèque paroissiale, il prêche le dimanche Borromée, début novembre 1941, sur "Le bon livre" et déclare ici : "Malheureusement, il y a aujourd'hui en Allemagne des livres et aussi des manuels scolaires dans les écoles supérieures qui n'apportent pas objectivement les faits de l'histoire de l'Eglise catholique." Ce sermon fournit à la Gestapo la raison de le mettre en détention préventive le 19 novembre 1941 à Münster. Le 30 janvier 1942, il est transféré au camp de concentration de Dachau et affecté au commando de travail "Plantage". En tant que soignant du bloc 13/6, il prévoit pour Pâques 1944 une messe commune avec les détenus catholiques de Pologne, d'Allemagne et d'Autriche, mais cela devient trop dangereux en raison de la présence de deux informateurs dans la Stube. Il parvient toutefois à distribuer la communion en cachette le dimanche de Pâques. On ne sait rien de la suite de sa vie dans le camp.

Après sa libération le 5 avril 1945, il s'adresse à l'archevêque de Munich et Freising, le cardinal Michael von Faulhaber (1917-1952), qui le nomme coopérateur à Edling près de Wasserburg du 10 avril 1945 au 10 juillet 1945. De son propre aveu, il peut bien se reposer ici. Il reprend ensuite son ancien poste de chapelain à l'église du Saint-Esprit de Münster. À partir de septembre 1948, il assume la fonction de président diocésain de l'association Borromée. En raison de sa santé fragile, son évêque d'origine Michael Keller (1947-1961) l'emploie au service administratif ecclésiastique du vicariat général de l'évêché.