Franz Romstorfer

Franz Romstorfer fréquente le lycée de Hollabrunn. Après son baccalauréat, il fait son service militaire en 1918 et étudie ensuite la théologie à Vienne. C'est là qu'il rejoint en 1920 l'association d'étudiants Rudolfina. Après son ordination sacerdotale en 1924, il passe par différentes étapes pastorales en tant que coopérateur (aumônier) à Etzdorf/Kamp, Herrenbaumgarten et, en 1927, à Baden, où il participe de manière décisive à la fondation de l'association d'écoles secondaires Badenia Baden.

Entre-temps, il a également passé l'examen d'enseignement pour les écoles secondaires et travaille à partir de 1936 comme professeur de religion à Baden et, de 1937 à mars 1938, comme professeur de lycée à Stockerau, puis pendant deux ans comme proviseur local à Götzendorf. Il parvient à sauver les principales pièces de l'inventaire de Badenia dans son appartement juste avant l'invasion des troupes allemandes.

Après l'arrestation du pasteur Jakob Zeggl, qui doit ensuite renoncer à la paroisse de Poysdorf, Franz Romstorfer y devient curé provisoire en 1940, puis finalement curé de la paroisse, car, selon les nouveaux dirigeants, il pourrait moins nuire aux objectifs nationaux-socialistes ici à la campagne. Là aussi, il est exposé à l'espionnage, car "il prêche bien qu'il soit interdit, il fait la procession de la Fête-Dieu et ignore les ordres du pouvoir nazi. Il rendait visite à tout le monde, même à ceux qui avaient quitté l'église". - c'est ce que rapporte la chronique paroissiale "L'une de ses dernières visites aux malades concernait Monsieur Leydolf, qui avait apostasié [...]. Lorsque Monsieur Leydolf est décédé, ses proches ont exigé que l'on sonne la fin de sa vie, ils ont également souhaité que l'on sonne les cloches lors de son enterrement". Comme Franz Romstorfer a interdit cette demande, il entre en conflit avec le pouvoir en place.

Après que son sacristain l'a dénoncé à la Gestapo, il est arrêté le 10 juin 1941 et envoyé à la maison d'arrêt de Korneuburg. Il est interrogé à plusieurs reprises et torturé, par exemple en étant frappé sur le dos nu avec des fouets en cuir jusqu'à ce que la peau éclate. Le SS-Untersturmführer Römer lui demande un jour de raconter une blague. "Le pasteur Romstorfer, dans sa simplicité, raconte une blague, à savoir : 'Le Führer ne salue plus que de la main gauche, car il lui manque le bras droit'. C'était justement à l'époque où Rudolf Hess était soi-disant parti à l'étranger en avion. Römer voulait alors savoir d'où venait cette blague."

Après sa détention de 42 jours, il doit renoncer à la paroisse de Poysdorf - comme son prédécesseur auparavant. Les tortures qu'il a subies en détention l'ont rendu fou. Il cherche donc désormais le repos auprès de sa mère et de son frère Martin à Enzesfeld, alors aumônier de cette ville. "Le jour de sa mort, il est venu rendre visite à son frère à Enzesfeld et a joué ici l'après-midi avec les enfants de chœur. Soudain, il a disparu, on l'a cherché partout, mais on ne l'a pas retrouvé. A l'époque, il y avait encore une porcherie au milieu du jardin du presbytère, à côté de laquelle se trouvaient des toilettes en bois. Vers 22 heures, le curé Thomas Huber, Martin Romstorfer et la cuisinière Leni y ont trouvé Franz Romstorfer pendu". - c'est ainsi que le témoin de l'époque Hans Skartis décrit le suicide de Franz Romstorfer le 26 septembre 1941, qui a été poussé à la folie par les nazis et qui compte probablement parmi les victimes les plus tragiques.

Il a trouvé sa dernière demeure dans la tombe familiale à Schweinbarth.