Heinrich Deutsch

Heinrich Deutsch naît à Vienne, fils de Friedrich Josef Deutsch, juif à l'origine, et d'Eugenie Hedwig, née Taczanowska, catholique. Son père s'était converti en 1904 à la foi protestante A.B. et plus tard à la foi catholique romaine. Heinrich Deutsch est baptisé et éduqué dans le catholicisme romain.

Après l'école primaire, il fréquente le lycée fédéral Albertgasse dans le 8e arrondissement de Vienne. Alors qu'il est en troisième année de sous-classe, l'Autriche libre et indépendante disparaît avec l'invasion de la Wehrmacht allemande. Avec l'occupation de l'Autriche, la législation allemande est adoptée et avec elle les 'Lois raciales de Nuremberg', selon lesquelles Heinrich Deutsch est considéré comme un 'mélange de 1er degré'. A la fin de la 4e classe du premier cycle, l'âge de la scolarité obligatoire, il lui est interdit de poursuivre sa scolarité pour cause de 'défaut d'une ascendance aryenne à 100 %'. Après avoir suivi des cours de perfectionnement privés à l'Atelier de sculpture Gurschner, dans le 7e arrondissement de Vienne, il tente d'entrer à l'école des arts et métiers de Vienne en été 1942, mais se voit à nouveau refuser l'entrée pour des raisons d'ascendance. Il demande encore à être admis à l'Académie des beaux-arts, mais il est incorporé dans la Wehrmacht le 22 décembre 1942, avant que sa demande ne soit satisfaite.

Le 6 avril 1945, Heinrich Deutsch est blessé et fait prisonnier de guerre en Russie, où il assiste à la libération de l'Autriche et au rétablissement de la République en avril-mai 1945.

En septembre 1945, Heinrich Deutsch rentre de captivité et devient auditeur à l'Académie des Beaux-Arts de Paris et à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne en octobre 1945. Il adhère à la Camaraderie ÖVP des persécutés et confesseurs politiques pour l'Autriche.

Heinrich Deutsch étudie de 1948 à 1950 à Paris avec Marcel Gimond et obtient son diplôme de sculpteur à l'Académie des beaux-arts de Vienne en 1951. Il est ensuite étudiant dans la classe de céramique de Robert Obsieger à l'Académie des arts appliqués de Vienne jusqu'en 1953.

A partir de 1953, Heinrich Deutsch réalise plusieurs portraits en tant que sculpteur indépendant, par exemple d'Albert Einstein, Hedwig Bleibtreu, Albin Skoda, ainsi que d'autres sculptures en bronze, des mosaïques et des fontaines en céramique et en pierre naturelle. En 1959, il est cofondateur du symposium de sculpture de St. Margarethen et, en 1964, il obtient le premier prix du concours pour le monument de la fondation de l'État, qui est installé dans le Schweizergarten à Vienne. Son travail se caractérise par la recherche de l'harmonie et de la perfection dans ses sculptures et ses portraits.

Heinrich Deutsch décède à l'âge de 79 ans et trouve sa dernière demeure au cimetière central de Vienne.