Johann Gustav Philipp Cernoch

Johann Gustav Philipp Cernoch naît à Vienne, fils légitime du commerçant Gustav Cernoch et de Katharina, née Weihs. Une partie de ses grands-parents maternels sont de confession juive. Après l'école primaire et secondaire, il suit une classe de l'école de commerce. Dès l'âge de 13 ans, en 1937, il adhère au Parti communiste autrichien (KPÖ) ou à une association de jeunesse.

[Note.Sur la carte de membre du KPÖ de 1946, l'année d'adhésion est 1941, mais Johann Cernoch indique l'année 1937 lors de sa déclaration d'adhésion à l'association des détenus.]

A la veille de son 14e anniversaire, Johann Cernoch assiste à la chute de l'Autriche libre et indépendante avec l'invasion de l'armée allemande le 12 mars 1938. Avec l'occupation de l'Autriche, la législation allemande est adoptée et avec elle les 'Lois raciales de Nuremberg', selon lesquelles Johann Cernoch est considéré comme un 'Mitschling IIe degré'.

Après l'école de commerce, Johann Cernoch travaille comme fondeur de métaux. Le 4 juillet 1941, alors qu'il est assis sur un banc du parc devant l'administration centrale de la Donau-Dampfschiffahrts-Gesellschaft (DDSG) avec sa connaissance Stefanie Karger et son mari, il pense entre autres qu'il a encore un pistolet avec lequel il va tirer sur Hermann Göring et que les rapports du haut commandement de la Wehrmacht diffusés à la radio ne sont pas exacts.

Le 5 juillet 1941 et le 15 juillet 1941, il critique auprès d'une autre connaissance, Margarethe Jecklin, l'occupation de l'Autriche par le Troisième Reich, le régime national-socialiste et Adolf Hitler en personne. Face au SS Untersturmführer Franz Mücksch, il relativise, toujours le 15 juillet 1941, l'accusation selon laquelle les Russes commettraient des atrocités contre les soldats allemands. Enfin, il déclare au responsable de la défense au sein de la DDSG que les États-Unis entreraient en guerre et que celle-ci tournerait ainsi au désavantage du Troisième Reich.

Le 15 juillet 1941 encore, Johann Cernoch est arrêté par la Gestapo. Il doit d'abord être traduit devant le tribunal spécial, mais en raison de son jeune âge, il est renvoyé devant le tribunal pour enfants. Lors d'un procès, il est condamné le 19 février 1942 à une peine de 26 mois pour le délit d''attaques insidieuses contre l'État et le parti et pour protéger l'uniforme du parti'. Il purge sa peine à la prison pour mineurs de Kaiserebersdorf. En raison des conditions de détention, il tombe malade, tant physiquement, au niveau des poumons et de la vessie, que psychiquement. En raison de son état de santé, Johann Cernoch est libéré prématurément le 15 janvier 1943 et déclaré indigne de servir dans l'armée.

Les périodes d'incarcération laissent à Johann Cernoch une telle charge psychique qu'une maladie schizophrénique est diagnostiquée chez lui le 19 novembre 1943 et qu'il est interné à l'établissement de soins 'Am Steinhof'. Après sa sortie, il travaille comme ouvrier auxiliaire.

En mai 1945, Johann Cernoch assiste à la libération de l'Autriche par les Alliés. Après la guerre, il s'engage d'abord à nouveau auprès du KPÖ, se marie avec Friederike Kloibhofer, une conductrice originaire d'Amstetten, et travaille comme employé administratif dans une entreprise. Plus tard, il quitte le KPÖ et adhère à la Camaraderie ÖVP des persécutés et confesseurs politiques pour l'Autriche.

Johann Cernoch décède à Vienne à l'âge de 35 ans.