Dr. Gustav Steinbauer

Gustav Steinbauer passe son baccalauréat au lycée jésuite Kollegium Kalksburg près de Vienne, où il fait la connaissance du Père Nivard Schlögl OCist (1864-1939), et étudie ensuite le droit à Vienne. En 1909, il devient le premier membre de l'association d'étudiants Franco-Bavaria après sa fondation le 4.12.1908. En 1913, il termine ses études par un doctorat en droit, se lance ensuite dans la carrière d'avocat et entre en 1916 dans le cabinet d'avocats Martin Ritter à Innsbruck. En 1917, il est enrôlé comme volontaire dans le régiment d'infanterie n° 73 à Prague. Il est envoyé sur le front de l'Isonzo et rentre au pays en tant qu'enseigne de vaisseau.

Après la guerre, il fonde en 1919, avec un certain nombre de CVer passionnés de sport, l'"Association sportive des étudiants catholiques-allemands et des étudiantes de l'université Arminia à Vienne". En 1924, il ouvre son propre cabinet d'avocats, mais en 1927, il le transfère à Mistelbach en raison de l'offre excédentaire d'avocats à Vienne. Il s'y engage également dans la politique communale au sein du parti chrétien-social, devient vice-maire de 1929 à 1938 et maire de la ville de Mistelbach à partir du 12 février 1938.

Après l'Anschluss, Gustav Steinbauer est incarcéré pendant un certain temps et se voit interdire d'exercer sa profession et de se rendre dans un autre pays après sa libération. Durant cette période, il doit continuer à subir des perquisitions régulières de la Gestapo. Fin 1939, il est à nouveau admis au barreau. Bien qu'il ait été classé comme "indigne de servir", il doit néanmoins, à l'âge avancé de 55 ans, s'engager comme simple soldat durant la dernière année de la guerre en tant qu'indigne de servir et est fait prisonnier de guerre américain en 1945.

A partir d'août 1945, il est de nouveau à Vienne en tant qu'avocat d'office auprès du Volksgerichtshof.

Au procès des crimes de guerre de Nuremberg en 1946, le barreau de Vienne dresse une liste d'avocats de la défense, parmi lesquels il est choisi par un membre américain du tribunal, à la demande de l'accusé, et assure la défense d'Arthur Seyß-Inquart (1892-1946) - "chancelier fédéral de courte durée" et "chancelier de l'Anschluss", Reichsstatthalter et commissaire du Reich pour les Pays-Bas occupés de 1940 à 1945. Les deux hommes se sont connus avant l'époque nazie en tant que collègues avocats. La situation des documents est très difficile, toute la procédure se déroule en grande partie selon le système juridique anglo-américain. Seyß-Inquart est condamné à mort et exécuté le 16 octobre 1946 à Nuremberg. Bien qu'il ne partageait pas le moins du monde ses convictions, le principe suprême à Nuremberg est que chacun peut s'attendre à un procès équitable et conforme à l'État de droit. C'est ce qui distingue les procès de Nuremberg des procès-spectacles et leur donne une légitimité historique.