Karl Weiss O.Cr.

Karl Weiss commence ses études de théologie à l'université allemande Karl-Ferdinand de Prague en 1931, après avoir obtenu son baccalauréat au lycée d'Eger. En septembre 1931, il entre dans l'Ordre des Croisés à l'étoile rouge, prend l'habit en 1931 et fait profession en 1935. Peu après son entrée dans les ordres, il devient membre de l'association étudiante Ferdinandea Prague en 1931. Après des études de théologie, il est ordonné prêtre en 1936 dans la cathédrale Saint-Guy de Prague et exerce ensuite une activité pastorale en tant que prêtre conventuel au monastère des Croisés à Prague. En 1937, il se rend à Tachau, près de Mariánské Lázně, où il est d'abord aumônier auxiliaire, puis aumônier à partir du 1er septembre 1938 jusqu'en 1942.

Entre 1941 et 1942, la Gestapo le harcèle par des perquisitions et des convocations. Le 27 juillet 1942, il est contraint d'abandonner son poste et arrêté pour sabotage. Après un séjour de trois mois à la prison de la Gestapo à Karlsbad, il est transféré le 30 octobre 1942 au camp de concentration de Dachau, sans qu'il y ait eu au préalable de procédure judiciaire régulière. Pour justifier cet "ordre de détention préventive", le chef supérieur de la SS et de la police du Danube, Ernst Kaltenbrunner (1903-1946), invoque le fait qu'il aurait entravé "l'économie alimentaire du peuple allemand".

Les efforts pour le faire libérer n'aboutissent pas. Les coups de crosse de fusil sur les oreilles entraînent une surdité - en représailles des nazis pour avoir empêché un peloton d'exécution d'exécuter l'ordre en récitant à voix haute le Notre Père. Le 23 mars 1945, Ernst Kaltenbrunner, devenu entre-temps chef du RSHA à Berlin, promulgue une "Allgemeine Verfügung" (ordonnance générale), en exécution de laquelle Karl Weiss est libéré du camp de concentration le 11 avril 1945 avec l'instruction de se présenter en permanence au poste de police le plus proche. Le 12 avril 1945, il atteint à nouveau Eger et entre dans la clandestinité pour ne pas être enrôlé dans le "Volkssturm".

Après avoir repris brièvement son activité d'administrateur à Tachau, il est expulsé de sa patrie et arrive dans le diocèse de Passau, où il est incardiné en 1961, après avoir été exclu de l'ordre des Croisés. C'est ici, à Passau, qu'il exerce son activité pastorale jusqu'à sa mort - nommé conseiller épiscopal en 1978.

Il est également l'un des fondateurs de l'association étudiante Oeno-Danubia.