Polizeioberst Emil Kristen

Données personnelles
Né:
Décédé:
Profession:
Persécution:
Détention 12.03.1938 - 02.04.1938,
Camp de concentration de Dachau 02.04.1938 - 06.02.1940,
Libération le 10.01.1939
Numéro de camp:
Curriculum Vitae
Emil Kristen naît à Goldstein en Moravie [aujourd'hui : Branná en République tchèque] comme fils illégitime d'Emilie Kristen. Très tôt, il s'installe à Vienne avec sa mère, car il y fréquente déjà l'école primaire et l'école bourgeoise. Il apprend ensuite le métier de relieur et de doreur. En 1909, il est appelé au service militaire dans le régiment d'infanterie n° 93, qu'il quitte le 27 août 1913.
Le 1er décembre 1913, Emil Kristen prend ses fonctions dans la garde de sécurité viennoise. Dès le 31 juillet 1914, il est appelé sous les drapeaux et participe aux campagnes de Serbie et d'Italie. En 1915, il se marie avec Anna Jordak et devient par la suite père de quatre garçons. En 1917, il est mis en congé du service militaire pour servir à nouveau dans la garde de sécurité.
À Vienne, Emil Kristen assiste à la défaite de l'Autriche-Hongrie, au démantèlement de la double monarchie et à l'expulsion des Habsbourg. En 1919, il est promu inspecteur de quartier et en 1925, inspecteur de district. Il rattrape son baccalauréat et devient officier de police. En 1934, il est finalement promu major de police et inspecteur départemental. En 1930, il devient officier supérieur de la direction de la police de Währing et directeur adjoint du centre de détention du département de la sécurité de Vienne. A partir de 1934, il est chef de la maison d'arrêt de la garde de sécurité de Vienne.
Emil Kristen est un adversaire acharné du national-socialisme. Il s'oppose avec fermeté aux nationaux-socialistes dans la maison d'arrêt qu'il dirige.
En octobre 1934, l'intéressé fut chargé de la direction de ce département, poste qu'il occupa jusqu'au bouleversement. A ce poste, Kristen devint rapidement tristement célèbre pour ses actes impitoyables envers les prisonniers politiques et ses subordonnés. Son manque d'égards et sa brutalité ne connaissaient aucune limite, en particulier lorsqu'il s'agissait de détenus nazis. Il allait bien au-delà de ses obligations professionnelles. Il ne laissait passer aucune occasion de tourmenter les nationaux-socialistes emprisonnés par des brimades arbitraires. Les insultes aux prisonniers, le retrait arbitraire de l'autorisation de parler et la perturbation du repos nocturne par des visites continues étaient les tâches assidues de Kristen. C'est sa manière d'agir lors de la détention chez le notaire dans la Armbrustergasse en 1934, où une centaine d'otages nationaux-socialistes étaient entassés, qui caractérise le mieux Kristen.
Au cours de la nuit du 11 mars 1938 au 12 mars 1938, la nuit de l'invasion de l'Autriche par l'armée allemande, Emil Kristen est arrêté à la prison de la police de Roßauerlände et déporté le 2 avril 1938 dans le "transport de personnalités" vers le camp de concentration de Dachau
Médiatement après l'abdication du chancelier Dr. Schuschnigg le soir du 11 mars 1938, il [Fritz Unger], en tant que directeur de la prison de la police à Roßauerlände, fit désarmer et arrêter les opposants au nazisme qu'il connaissait et dont on pouvait attendre une résistance, comme le commandant de la garde, le major de police Emil Kristen. [...] Grâce à la dénonciation [d'Unger], le major Kristen est arrivé à Dachau [...].
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Emil Kristen est libéré du camp de concentration le 6 février 1940. Il commence à travailler pour l'assurance maladie 'Mittelstandshilfe' et passe ensuite de représentant à directeur.
À Vienne, Emil Kristen assiste à la libération de l'Autriche et au rétablissement de la République en avril et mai 1945. Dès le 12 avril 1945, il s'engage dans le service d'assistance de la police et devient commandant provisoire de la maison d'arrêt de Rossauerlände. Le 24 avril 1945, il est officiellement confirmé dans cette fonction.
Emil Kristen occupe le poste de commandant de la maison d'arrêt jusqu'à sa mise à la retraite le 31 mars 1952. Il décède à Vienne à l'âge de 73 ans et trouve sa dernière demeure au cimetière de Vienne-Baumgarten.
Citations
Wiener Stadt- und Landesarchiv (WStLA)
Archiv der BPDion Wien
Dokumentationsarchiv des österreichischen Widerstands (DÖW)
