Karl Schilling

Karl Schilling, fils d'un agriculteur et d'un aubergiste, fréquente à partir de 1919 le lycée de l'archevêché de Hollabrunn en tant qu'élève. Il y passe son baccalauréat en 1927 et entre au séminaire de Vienne. Il fait ses études de théologie à l'université de Vienne et les termine en 1932. Après son ordination sacerdotale dans la cathédrale Saint-Étienne en 1932, il est d'abord aumônier à Ringelsdorf, Altlichtenwarth et Vienne-Atzgersdorf, puis à partir d'avril 1935, il est affecté à la paroisse de la cathédrale de Wiener Neustadt en tant que curé et s'occupe de l'église d'urgence construite dans un baraquement dans ce qu'on appelle aujourd'hui "l'hôpital de guerre" (l'actuelle cité Döttelbach), une cité de baraquements construite pendant la Première Guerre mondiale comme hôpital militaire, qui est devenue plus tard un quartier d'ouvriers industriels ou le dernier refuge de nombreux chômeurs. De plus, il travaille à Wiener Neustadt comme aumônier d'hôpital, comme catéchiste à l'école du couvent St. Christiana et, à partir de 1937, comme curé de milice et curé de garnison.

Karl Schilling n'a jamais caché son opposition au national-socialisme. Ainsi, le soir du 11 mars 1938, alors que la démission du chancelier Kurt von Schuschnigg est déjà connue et que l'Anschluss se profile, il intervient encore comme orateur lors d'une réunion d'ouvriers à l'hôpital de guerre à l'occasion du référendum prévu le 13 mars. Lorsque, dans la nuit du 12 mars, les nationaux-socialistes prennent le pouvoir et que l'Anschluss est ainsi consommé, il est arrêté par la Gestapo et assigné à résidence dans son appartement de l'hôpital de guerre. Il lui est suggéré de quitter Wiener Neustadt. En mai 1938, il part comme pasteur à Kettlasbrunn (district de Mistelbach)/NÖ.

Comme l'atteste une inscription dans les rapports quotidiens de la Gestapo de Vienne, Karl Schilling ne change pas d'attitude envers le national-socialisme dans son nouveau lieu de travail, il continue à s'exprimer de manière critique sur la politique nazie. Il est prouvé qu'il a été présenté à la Gestapo à vingt-et-une reprises entre 1938 et 1945 en raison de son attachement à l'Autriche et à l'Église catholique, notamment en octobre 1939, où il a reçu un avertissement. Un prétendu lien, quel qu'il soit, avec le Gauleiter du Reichsgau Niederdonau et Reichsstatthalter Dr. med. Hugo Jury (1887-1945) lui a évité de pires conséquences. C'est également à Kettlasbrunn que Karl Schilling fait la connaissance du futur chancelier fédéral Leopold Figl, qui est affecté à des travaux de construction routière à proximité de la localité. C'est de cette connaissance que naîtra plus tard l'étroite relation de Karl Schilling avec l'Union des paysans de Basse-Autriche.

La population de Kettlasbrunn a souhaité la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais doit maintenant assister aux vols, aux pillages et aux viols perpétrés par les occupants, qui sont monnaie courante.

Karl Schilling s'engage après la guerre dans l'Action catholique et a en outre assumé la tâche d'aumônier diocésain des femmes. Lors de son départ de Kettlasbrunn en 1954, il reçoit la citoyenneté d'honneur pour son courage et sa détermination pendant la période nazie et face aux forces d'occupation soviétiques. De 1954 à 1962, il est curé de Vienne-Atzgersdorf et de 1962 à 1976, il est curé de Gänserndorf en Basse-Autriche. En 1965, il est élu doyen du doyenné de Bockfließ (district de Mistelbach)/NÖ [aujourd'hui doyenné de Gänserndorf] et le reste jusqu'en 1973.