Alfred Edlinger

Alfred Edlinger naît à Vienne, aux côtés de son frère Richard, fils de Ferdinand Edlinger, un fabricant de textile catholique. Son père achète le 10 mai 1882 un grand terrain à Kaisermühlen (situé à l'époque dans le 2e arrondissement de Vienne), alors encore rural, qui se trouve entre le Danube régulé et le Vieux Danube et qui dispose de l'avantage des quantités d'eau nécessaires à la teinture et au blanchiment. Située à l'adresse actuelle Schiffmühlenstraße 92-116, l'entreprise s'étendit sur une surface de 11.000 m² et devint la plus importante et la plus grande de son genre en Autriche. En 1884, Ferdinand Edlinger dirigea la première entreprise d'Europe continentale à utiliser la mercerisation du coton industriel. Dès 1885, l'entreprise est électrifiée.

De nombreux brevets concernant le traitement et l'ennoblissement des textiles sont déposés, par exemple en 1915 un régulateur de vitesse, encore utilisé aujourd'hui, pour les transmissions à variation continue dans les machines textiles. En 1922, l'entreprise Edlinger invente probablement le premier cuir synthétique et l'amène au stade de la production, mais le processus de fabrication n'est breveté qu'en 1948. En 1925, l'entreprise est transformée en société en commandite. Après le décès de Ferdinand Edlinger en 1932, ses fils Alfred et Richard Edlinger reprennent l'entreprise. A cette époque, Alfred Edlinger est déjà marié à Rudolfine Edlinger, mais le mariage n'a pas d'enfants.

Alfred Edlinger s'engage avec véhémence dans le Front patriotique et donc dans le camp conservateur de l'Etat d'Etat, pour une Autriche libre et indépendante. Le 12 mars 1938, il assiste à l'occupation de son pays natal avec l'entrée de l'armée allemande.

Quatre jours plus tard, le 16 mars 1938, il est arrêté par la Gestapo sans donner de motif et déporté le 21 septembre 1938 au Camp de concentration de Buchenwald. Il en est libéré le 30 novembre 1938. Du 9 novembre 1939 au 23 décembre 1939, il est emprisonné une deuxième fois par la Gestapo, toujours sans indication de motifs.

Après cela, il vit à Vienne, surveillé par la Gestapo. L'entreprise textile est très affectée par la guerre. A Vienne, Alfred Edlinger assiste à la libération de l'Autriche et au rétablissement de la République.Il adhère immédiatement au Parti populaire autrichien (ÖVP) nouvellement créé et au Camaraderie ÖVP des persécutés politiques et des confesseurs pour l'Autriche.

Les frères relancent l'entreprise après la Seconde Guerre mondiale, celle-ci atteint en 1950 un rendement de 40.000 à 50.000 m de tissu par jour. En 1956, la maison mère de Gumpendorf est vendue. Dans l'après-guerre, l'entreprise dispose également de sa propre production de plastique (polyuréthane pour la production de cuir synthétique) sous le nom de TEBBE (Textil Beschichtung Betrieb Edlinger), dont le produit est également utilisé pour la production de vernis et de colles. Il existe également une piscine dans le jardin de l'usine A, chauffée par la vapeur d'échappement de l'usine. Pour produire de l'électricité, l'entreprise a longtemps misé sur la vapeur. Ainsi, en 1963, elle fait l'acquisition d'une turbine à vapeur à contre-pression ELIN de 1.500 CV avec une vitesse de rotation de 12.500/min. La vapeur d'échappement est utilisée pour la production de cuir synthétique et l'apprêt. Suite à une crise textile, l'entreprise traditionnelle doit fermer ses portes en 1986. Des immeubles d'habitation se dressent aujourd'hui sur l'ancien site de l'entreprise.

Alfred Edlinger ne vit pas cette situation. Il décède à l'âge de 74 ans en 1962 et trouve sa dernière demeure au cimetière de Vienne-Hietzing. Son épouse Rudolfine décède deux ans après lui.