Dr. Josef Marschall

Josef Marschall fréquente la Realschule et entre en 1922 dans l'association d'écoles secondaires Donaumark Wien, fondée peu de temps auparavant, et en 1926 dans l'association d'étudiants Danubia. De l'été 1934 à 1938, en tant que jeune universitaire travaillant dans le service des douanes, il s'est porté volontaire, sans compensation financière, auprès du commissaire fédéral aux affaires du personnel de la Chancellerie fédérale afin de découvrir les membres et sympathisants illégaux du NSDAP au sein du personnel de cette institution. Cela a entraîné de nombreuses hostilités et intrigues.

Le 11 mars 1938, il s'est réuni avec onze autres amis partageant les mêmes idées dans la caserne du Deutschmeister à Vienne-Rossau afin d'opposer une résistance armée à la menace d'invasion de l'Autriche par l'armée allemande. Afin d'éviter toute effusion de sang, le gouvernement a ordonné de ne pas résister à l'Anschluss. Josef Marschall et ses camarades entrent alors dans la clandestinité sous le nom de "Gruppe Roßau".

Le 6 juin 1938, Josef Marschall est mis "hors service" par la Cour des comptes et licencié. Après une perte de revenus temporaire, il obtient un emploi auprès du tout nouveau service de formation des prix du Reichsstatthalter à Vienne. C'est là qu'il entretient, jusqu'à son incorporation dans l'armée de l'air en 1940, des contacts avec le groupe de résistance conservateur de l'ingénieur Karl Domansky (1890-1960), qui a été emprisonné du 17 au 20 mars 1938. Du 13.8 au 22.9.1940, Marschall est mis en détention préventive par le tribunal de campagne du Luftgau 17 pour démoralisation de l'armée, association secrète et lutte contre le national-socialisme (Az. 4 K-St-L 539/40), puis transféré à la Gestapo de Vienne. Grâce à l'intervention des milieux de la résistance auprès de la Luftflotte IV, la procédure est abandonnée par le colonel général Alexander Löhr (1885-1947) et Josef Marschall est transféré dans le protectorat de Bohême et de Moravie. C'est là qu'il entre en contact avec le Dr Leopold Pospisil qui, après deux ans passés dans un camp de concentration, dirige un mouvement clandestin tchèque qui repère des bases de parachutage pour les parachutistes soviétiques en vue d'actions de sabotage auprès de l'occupation allemande. En 1942-1943, Josef Marschall est envoyé en Hongrie. Il peut y aider Marcell Herczeg, l'ancien directeur général de Semperit-Werke AG et organisateur des réfugiés juifs à Vienne, à réaliser des transactions de biens à l'étranger. Au début des déportations de Juifs, il parvient, avec le soutien de Josef Marschall, à faire évader au moins 60 Juifs de Hongrie et à les sauver ainsi de l'extermination dans les chambres à gaz. Transféré en Belgique, il entre en contact avec l'organisation de résistance "Brigade blanche", et en France, il collabore avec la "Résistance". Grièvement blessé, il peut être sauvé avec leur aide dans un hôpital militaire à Marseille.

Après la guerre, Josef Marschall reprend du service à la Cour des comptes et en est le vice-président de 1959 à sa mort.