Volksschuldirektorin Augusta Barbara Anna Raffel (geb. Fiala)

Augusta Barbara Anna Fiala naît à Gross Lukau [aujourd'hui : Lokov en République tchèque], fille de Gustav Fiala, médecin du comte Seiler, et d'Antonia, née Grohsschmiedt. Après l'école primaire et l'école publique à Brno [aujourd'hui : Brno en Tchéquie], elle y suit un cours d'approfondissement d'un an à l'école pour filles supérieures, pour ensuite fréquenter l'école normale d'institutrices dans la même ville. En 1917, elle obtient son baccalauréat et commence à travailler comme institutrice provisoire à Mödritz [aujourd'hui : Modřice en République tchèque]. Un an plus tard, avec la défaite de l'Autriche-Hongrie, le démantèlement de l'Autriche et l'expulsion de la maison régnante des Habsbourg, elle cesse d'enseigner et suit des cours à l'école de commerce de Brno, dont elle sort diplômée en 1921.

La même année, Augusta Fiala s'installe à Vienne pour suivre une formation de chant et commence à travailler comme enseignante provisoire à l'école primaire pour filles de la Leibnitzgasse, dans le 10e arrondissement de Vienne. Il s'agit d'une école de langue tchèque pour la minorité tchèque de Vienne. En 1924, elle passe l'examen d'aptitude à l'enseignement. En 1932, elle épouse l'instituteur Karl Raffel et rejoint le Front patriotique en 1934.

Autrichienne convaincue, elle voit l'Autriche libre et indépendante disparaître le 12 mars 1938 avec l'invasion de la Wehrmacht allemande. L'école de langue tchèque est immédiatement fermée par les nationaux-socialistes et Augusta Raffel est affectée à l'école élémentaire pour filles de l'Alxingergasse 82, également dans le 10e arrondissement de Vienne. Début 1940, sa collègue Margarete Skroch, qui sait qu'Augusta Raffel est critique envers le régime national-socialiste, l'approche et lui parle de l'existence du groupe de résistance 'Mouvement autrichien pour la liberté' autour de Karl Lederer, ancien fonctionnaire du Procureur des finances. Augusta Raffel y adhère, paie ses cotisations et recrute d'autres membres. En 1940, elle réussit à entrer en contact avec le 'Mouvement autrichien pour la liberté' autour du chanoine augustin Roman Karl Scholz et avec le 'Großösterreichische Freiheitsbewegung' autour de l'avocat Jakob Kastelic.

A partir de juillet 1940, un peu plus de 300 personnes de ces groupes de résistance sont dénoncées par l'acteur du château Otto Hartmann (Otto Hartmann sera par la suite condamné à la prison à vie en 1947 et gracié en 1957) et Augusta Raffel est arrêtée par la Gestapo le 6 septembre 1940. Elle est immédiatement suspendue de ses fonctions d'enseignante. En raison des conditions désastreuses de sa détention, elle contracte une grave inflammation articulaire, raison pour laquelle elle est libérée de sa détention préventive le 14 septembre 1941 pour cause d'inaptitude à la détention.

En novembre 1943, Augusta Raffel est contrainte de travailler comme ouvrière auxiliaire dans l'entreprise 'Dr. A. Kutiak - Erzeugung chemisch-pharmazeutischer Präparate und Petrus Apotheke'. Lors d'un procès devant le Volksgerichtshof, elle est condamnée le 31 octobre 1944 à un an et six mois de réclusion pour 'préparation à la haute trahison'. Le 1er janvier 1945, elle est officiellement libérée en tant qu'enseignante.

En avril et mai 1945, Augusta Raffel assiste à la libération de l'Autriche et au rétablissement de la République. Immédiatement, elle s'engage bénévolement dans la reconstruction de l'école primaire de filles détruite, Hebbelpatz 1, dans le 10e arrondissement de Vienne. Début 1946, elle reprend du service et est nommée directrice provisoire de l'école primaire qu'elle a reconstruite. Plus tard, elle est nommée directrice.

Augusta Raffel prend sa retraite en août 1961 en tant que directrice d'école primaire et décède sans enfant à Vienne à l'âge de 83 ans. Elle trouve sa dernière demeure au cimetière de Wien-Südwest.