Dr. Ludwig Mooslechner

Natif de Weiser, Ludwig Mooslechner fréquente le Stiftsgymnasium de Kremsmünster et, après avoir obtenu son baccalauréat en 1928, part étudier la médecine à Innsbruck. En 1929, il est admis dans l'association d'étudiants Austria Innsbruck. Au semestre d'hiver 1932/33, il se rend à Vienne et devient membre de l'association étudiante Austria Wien, et au semestre d'hiver 1933, il se rend à Graz où il rejoint l'association étudiante Carolina Graz. Il y obtient son doctorat en médecine en 1934. Il suit ensuite une formation spécialisée de dentiste. Il exerce à l'hôpital régional de Graz.

Comme il doit quitter l'hôpital en 1938 après l'Anschluss pour des raisons politiques, il s'installe à Schwanberg dans l'ouest de la Styrie et y ouvre un cabinet de médecin généraliste et de dentiste. N'étant pas politiquement fiable, il n'a certes pas le droit d'obtenir des postes publics ni de pratiquer dans le cadre de la caisse d'assurance maladie, mais il est tout de même astreint au service militaire en tant que médecin pour la ville voisine de St Martin im Sulmtal. En tant que catholique sincère et Autrichien, qui affirme toujours courageusement et ouvertement ses convictions antinazies, il s'attire de plus en plus la haine du pouvoir nazi.

En septembre 1944, un tract est trouvé chez Ludwig Mooslechner, à la suite de quoi il est arrêté par la Gestapo sous l'accusation de démoralisation de la Wehrmacht et d'aide à l'ennemi. Pour des raisons de maladie, il est provisoirement remis en liberté. Il soutient néanmoins les partisans, déserteurs et autres clandestins actifs depuis 1943 dans la région frontalière entre la Carinthie, la Styrie et l'ex-Yougoslavie, dans la région de Koralpe toute proche, leur fournit des vivres et leur prodigue des soins médicaux. Après la trahison d'une clandestine, Ludwig Mooslechner est de nouveau arrêté le 17 mars 1945 à Schwanberg et conduit au tribunal de Deutschlandsberg. Il est accusé d'avoir fourni des armes, des munitions et des médicaments aux combattants de la liberté dans la région des Coralpes et d'avoir soigné leurs malades et leurs blessés. Lors des interrogatoires, il subit de graves sévices (frappé comme un sourd) de la part des SS. Sur ordre de l'infâme chef de district de Deutschlandsberg, le Dr Hugo Suette [(1903-1949) - n'a jamais été condamné !], il est assassiné avec 16 hommes et 2 femmes sur l'alpage de Hebalm le 10.4.1945 par des balles dans la nuque et dans le ventre, après avoir dû creuser leur propre tombe. L'épouse de Ludwig Mooslechner doit s'enfuir avec ses enfants chez un paysan de montagne, car Suette a menacé lors d'une réunion d'exterminer toute la famille.

Le 10.6.1945, le corps de Ludwig Mooslechner est enterré dans une tombe de héros à Deutschlandsberg.