Dr. Ludwig Bernegger

Ludwig Bernegger fréquente le lycée de Ried im Innkreis et adhère à la fraternité lycéenne Rugia durant l'hiver 1919/20. Après son baccalauréat en 1923, il part étudier le droit à Vienne et rejoint en 1923 la société d'étudiants Kürnberg. Après avoir terminé ses études et obtenu son doctorat en 1928, il entre le 1.9.1930 au service de la direction de la police fédérale de Linz. Il y devient commissaire en chef de la police et référent de la police d'État pour les affaires du NSDAP. Il est notamment chargé de poursuivre les partisans et les membres du NSDAP interdits en Autriche à partir de 1933 et d'enquêter sur les attentats terroristes perpétrés par les nationaux-socialistes clandestins. Il a conduit certains criminels reconnus coupables au camp de détention de Wöllersdorf (Basse-Autriche). Il est également chargé de la direction de la prison de Garsten. Il est ainsi considéré par tous les membres du NSDAP comme un "persécuteur nazi notoire".

Après l'Anschluss, il doit donc craindre la vengeance des nouveaux dirigeants. Dans la nuit du 12 mars 1938, les SS de Linz occupent le poste de police de la Mozartstraße. Ludwig Bernegger est mis hors service le 12 mars à midi, en même temps que le directeur de la police, le Dr Viktor J. Bentz (qui sera "abattu pendant sa fuite" le 14 mars). Il quitte son appartement avec son épouse Gerda née Ullmann le 13 mars et erre dans Linz jusqu'au petit matin. Lorsqu'il se risque à retourner dans son appartement peu après trois heures du matin le 14 mars, des hommes de la SA et de la SS l'y attendent déjà. Il veut se soustraire à l'arrestation et saute dans la rue par une fenêtre du rez-de-chaussée. Là aussi, des SS l'attendent et il est brutalement battu. Les parties du cuir chevelu retrouvées plus tard, y compris les cheveux d'un blond roux spécifique, sur la plaque d'égout située devant la maison de la Dinghaferstraße, témoignent de ses graves blessures.

Sévèrement blessé, il est traîné au petit matin dans la voiture d'arrêt et emmené à la direction de la police fédérale de Linz, dans la Mozartstraße. Le lendemain de son arrestation, un coup de feu est soudainement tiré dans la cellule voisine. On ne sait pas si le Dr B. était encore en vie au moment où le coup de feu a été tiré. Tels sont les souvenirs de la veuve de l'inspecteur de police Josef Schmirl (1987-1938), une autre victime à Linz, dans une interview de 1990.

Comme le rapporte un voisin de cellule, Bernegger était encore en vie le lendemain de son arrestation, car le personnel de garde serait, selon lui, entré plusieurs fois dans la cellule de Bernegger et l'aurait frappé. Il n'est plus possible de déterminer exactement quand et comment Bernegger a finalement trouvé la mort. L'enquête sur l'enlèvement et la mort de Bernegger est classée par le chef de la police criminelle de Linz, Herbert Schärninger (1890-1944).

Une autre version de la mort figure dans le rapport de la police criminelle de Linz du 7 octobre 1947, où l'on peut lire entre autres:

D'après les témoignages recueillis lors du procès du tribunal spécial de Linz en 1946/47, où les auteurs devaient rendre des comptes, il apparaît que le 16 mars 1938, à environ 21 heures, les corps ont été amenés au crématoire. L'incinération était terminée le 17 mars à environ 1 heure du matin. - selon le témoignage. La date et le mode de décès réels ne peuvent pas être établis à ce jour. L'épouse de Bernegger, Gerda, est tenue à l'écart. On lui a fait apporter du linge encore propre à la prison, puis on lui a remis l'urne contenant ses cendres au bout de 14 jours, sans qu'aucune explication ne soit donnée. L'urne contenant les restes du Dr Bernegger a été enterrée le 14 août 1948 dans la tombe familiale de Rieder.

Bernegger est la première victime décédée dans les rangs de l'ÖCV après l'Anschluss.