Obermedizinalrat Dr. René Grundmann

Renatus Friedrich Heinrich Grundmann, dit René, naît à Linz, fils du Landesoberbaurat Heinrich Grundmann et d'Elisabeth Grundmann, née Hirst Edle von Neckarsthal. Après l'école primaire, il entre en 1923 au Bundesgymnasium de Linz. En 1929, il rejoint l'association d'écoles secondaires Nibelungia 1901-Linz. L'année même de son baccalauréat, en 1932, il s'inscrit en médecine à l'université de Vienne et rejoint à la fin de l'année l'association d'étudiants Rudolfina.

En tant qu'étudiant catholique coureur, il est strictement opposé au national-socialisme et le montre publiquement. Lorsque, le lundi 28 novembre 1938, les cinq étudiants en médecine René Grundmann et Friedrich Muschl, tous deux membres de l'association d'étudiants Rudolfina, Norbert Klech et Friedrich Pakesch, tous deux membres de l'association d'étudiants Franco-Bavaria, et Walter Ruff, membre de l'association d'étudiants Amelungia, assistent à un cours de médecine à l'université de Vienne, leur comportement résolument critique envers le régime s'est déjà répandu. Ils sont déjà observés par le futur SS-Hauptsturmführer Viktor Marounek, le futur SS-Hauptsturmführer Wolfgang Rabe, le SA-Rottenführer Josef Lack et les SS Ignaz Artner, Lothar Böhm, Ernst Zartl et Friedrich Völkl.

Viktor Marounek dans un procès-verbal de mémoire:

Par divers camarades du parti, on m'a fait savoir que lors du cours du professeur Schürer, les CVer ont publiquement provoqué des ennuis par leur comportement obstiné. Comme il est d'usage, depuis le changement de régime, que l'auditoire se lève au début du cours et réponde au salut allemand du professeur, les anciens CVer de premier plan ont cru devoir exprimer leur haine du national-socialisme en n'effectuant pas ce salut, en ne se levant pas et en exprimant par des gestes de la main leur désapprobation de telles introductions nouvelles.[...]

En fait, les étudiants Muschl, Pakesch, Ruff, René Grundmann étaient assis sur le dernier banc, et se comportaient de la manière indiquée. [...] Après que le professeur Schürer eut terminé son cours en faisant le salut allemand, le CVer Norbert Klech fit lui aussi le reste en mettant son chapeau pendant le salut et en tournant le dos au professeur.

Après le cours, les cinq camarades sont interpellés par la meute, tabassés et jetés en bas des escaliers. Après avoir été identifiés, ils sont suspendus de l'université et une procédure disciplinaire est engagée. Ils sont interdits de séjour à l'université de Vienne et ne peuvent donc plus se présenter aux examens de ce semestre.

Dans le cadre de la procédure disciplinaire, ils sont reconnus coupables, le 23 février 1939, "de ne pas avoir fait le salut allemand comme il se doit à la fin du cours du professeur Schürer [...]. Ils sont sanctionnés par une admonestation et un avertissement du doyen et le semestre n'est pas validé.

En dépit de tous les obstacles, René Grundmann obtient son doctorat au printemps 1940. En raison de son attitude critique à l'égard du régime, qu'il a documentée, il ne trouve tout d'abord pas d'emploi auprès d'une caisse d'assurance maladie et travaille chez différents médecins de campagne. Ce n'est qu'au cours de la guerre qu'il trouve un emploi à l'hôpital de Linz. En mai 1943, il est enrôlé dans la Wehrmacht comme chirurgien dans un hôpital de campagne, épouse l'actrice Erika Kosman et n'est que brièvement fait prisonnier par les Russes jusqu'en août 1945.

Après la guerre, René Grundmann travaille d'abord comme médecin à Linz, jusqu'à ce qu'on lui confie en 1947 la mise en place du service médical de l'Office régional du travail en Basse-Autriche, dont il restera le directeur médical jusqu'à sa retraite en 1980. En 1967, il devient conseiller médical et en 1975, conseiller médical en chef. Il décède en 1998 à Vienne.