DDr. Klaus Hornig

ORNIG, fils du dentiste Dr. Fritz Hornig, naît à Schweidnitz [Swidnica] en Silésie. Il y fréquente le lycée et commence, après son baccalauréat, des études de droit et de sciences politiques à l'université de Wroclaw, où il est admis en 1928 dans l'association d'étudiants Winfridia. Il poursuit ses études à Königsberg, en Prusse orientale, où il s'engage dans l'association étudiante Tuisconia. En 1930, il entre au service de la police de protection prussienne en tant qu'élève-officier. En 1938/39, il termine ses études de droit à Munich, puis à Innsbruck. Le 14 mars 1939, il passe l'examen d'avocat stagiaire au tribunal régional supérieur d'Innsbruck.

En tant qu'officier de police stagiaire, il est appelé sur ordre de Heinrich Himmler à rejoindre le tristement célèbre bataillon de police 306 à Lublin (Pologne). C'est là que se trouve, à la périphérie sud-ouest de la ville, depuis 1941, le camp de concentration de Majdanek. Il est affecté comme commandant de compagnie en Ukraine. Le 1.11.1941, il reçoit l'ordre d'abattre des Juifs et des commissaires politiques russes (conformément au décret des commissaires d'octobre 1941). Invoquant le § 47 du Code pénal militaire, qui lui a donné, ainsi qu'à la troupe dont il a la charge, le droit de "refuser un ordre s'il y voit un crime", il refuse cet ordre. Il est alors immédiatement suspendu de ses fonctions et renvoyé en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main, son lieu d'origine. Il est arrêté par la Gestapo le 28.4.1942 et accusé de "saper la virilité dans l'armée allemande", puis interrogé et détenu dans différentes prisons. Le 11.5.1942 a lieu le premier procès devant le tribunal SS et de police XXII à Kassel. Le verdict de 6 ans et 7 mois de prison est tout d'abord suspendu en raison de l'opposition de Klaus Hornig, à condition qu'il "ne parle à personne de ce qu'il a vécu au front". Le juge en chef du tribunal SS et de police du Wehrkreis IX, dont le siège est à Kassel et plus tard à Weimar/Buchenwald, est le SS-Obergruppenführer [=général] Josias Erbprinz zu Waldeck und Pyrmont. Klaus Hornig ne respecte pas la loi du silence et raconte en détail à Francfort/M. tout ce qu'il a vécu au front. Cela est dénoncé par une connaissance, collaborateur bénévole du service de sécurité [SD] de la SS [donc mouchard]. Il en résulte un ordre d'arrêt de protection et une incarcération le 26 septembre 1944 au camp de concentration de Buchenwald.

A ce sujet, Klaus Hornig écrit dans ses "Mémoires" jusqu'ici non publiées:

"J'ai été heureux de retrouver à Buchenwald mes frères autrichiens du Cartel, comme Heinrich Prinz zu Schwarzenberg et d'autres. Parmi les universitaires allemands, à l'exception de quelques ecclésiastiques catholiques et protestants, on ne rencontrait presque personne."

C'est là qu'a lieu une deuxième audience en février 1945. Le 15 mars 1945, Klaus Hornig est à nouveau reconnu coupable de "désobéissance militaire et de crimes militaires" et son maintien en camp de concentration est ordonné. Le motif invoqué est notamment le suivant :

"Il était expressément interdit à toutes les forces de police affectées en Pologne de parler de ce qu'elles y avaient vécu dans le cadre de leur travail. L'accusé était également conscient de cette obligation de secret. ... Dans ces circonstances, une situation de danger particulier pour la sécurité du Reich a été créée. Même pour sa défense, l'accusé n'avait pas le droit de raconter ses expériences à des tiers sous cette forme."

[Procès-verbal du tribunal de la SS et de la police XXII - Az : II 339/44 v. 8.2.1945].

Le 31.Le 31 mars 1945, le prince héritier de Waldeck s'installe à la Kommandantur du camp de concentration de Buchenwald et commande à partir de là l'évacuation du camp ordonnée par Heinrich Himmler. À l'exception des détenus non transportables, l'évacuation partielle du camp et le transfert vers d'autres camps de concentration se font à pied ou en wagon de marchandises à partir du 5 avril 1945. La confusion qui règne avant la prise du camp par les Américains a sauvé Klaus Hornig de l'ordre d'exécution qui lui a été infligé, car les SS ont abattu ces jours-là au hasard les "témoins gênants".

Après sa libération du camp de concentration de Buchenwald, Klaus Hornig est détenu par les Américains dans différents camps d'internement afin de pouvoir être interrogé en tant que témoin des crimes de guerre commis, comme les exécutions de masse à l'Est. Après sa libération du camp d'internement, l'ancien camp de concentration de Dachau, en septembre 1947, il s'efforce d'une part d'obtenir une indemnisation pour les injustices subies et d'autre part de progresser dans sa carrière. En 1953, il est certes promu lieutenant-colonel de la Schutzpolizei, mais cette promotion s'accompagne d'une mise à la retraite provisoire, "alors que d'autres ont accédé sans difficulté à des fonctions et à des dignités", constate-t-il avec amertume. Un retour dans le service actif de la police lui est refusé, de même que sa candidature pour la Bundesgrenzschutz et, plus tard, pour la Bundeswehr nouvellement créée.

Il entame alors un deuxième cycle d'études, qu'il termine en 1954 à Innsbruck avec un doctorat en sciences économiques (Dr. rer. soc. oec.). Il devient juriste d'entreprise Klaus Hornig se verra également décerner plus tard les rubans d'Aenania et de Vindelicia.