Alfred Palisek

Alfred Palisek

Données personnelles

Né:

19 décembre 1922, Vienne

Décédé:

22 février 2019, Vienne

Profession:

Fonctionnaire des finances

Persécution:

Renvoi de l'école en 1938,
Libéré en 1940,
Résistant

Adhésions

K.Ö.St.V. Liechtenstein Vienne

Curriculum Vitae

Alfred Palisek fréquente le lycée humaniste de Vienne 3, Kundmanngasse. Dans l'après-midi du 11 mars 1938, il participe à une manifestation du VF et y assiste à des affrontements avec des groupes de casseurs nazis. Immédiatement après l'Anschluss, il est témoin de l'expulsion forcée d'une partie du corps enseignant de son école ainsi que de l'exclusion de ses camarades de classe juifs. Son attitude critique à l'égard du régime a pour conséquence la "relegatio discipuli", l'expulsion de l'école. Le fait qu'il ait déchiré le 20 avril 1938 un dessin au fusain de son professeur de dessin représentant le portrait d'Adolf Hitler, que tous les élèves devaient copier, a sans doute été déterminant. Après avoir été renvoyé de l'école, il travaille principalement dans les arts graphiques, est astreint au service dans l'Office de cartographie en 1940, mais est ensuite licencié pour avoir tenu des propos "offensant pour la force de défense". En 1942, il veut suivre des cours du soir pour obtenir son diplôme de fin d'études à la Maturaschule Roland. Mais dès octobre 1941, il est appelé à rejoindre l'armée allemande. Afin d'éviter de nouvelles brimades, il s'engage sur le front et est affecté à l'automne 1942 au régiment de grenadiers à Tunis. Le 8 mai 1943, il est fait prisonnier de guerre par les Anglais. À la fin du mois, il est remis aux troupes américaines à Casablanca. En été 1943, un autre transfert a lieu vers l'oasis de Quarzazate, dans la zone des tempêtes de sable du Sahara, où les prisonniers de guerre sont employés par les Français à des travaux de construction de routes. Alfred Palisek commence à faire de la publicité pour une "légion autrichienne" afin de contribuer activement à la libération de l'Autriche. Comme les Autrichiens ont enlevé la croix gammée de leurs uniformes, les codétenus allemands considèrent cela comme une "haute trahison". Afin d'éviter d'autres incidents, les prisonniers de guerre allemands et autrichiens sont finalement séparés.

Dans un camp de rassemblement pour Autrichiens en Algérie, Alfred Palisek commence à faire de la publicité pour un bataillon autrichien, qui compte bientôt 280 hommes. Ses efforts se heurtent toutefois à un grand scepticisme, tant de la part des Français que des Anglais. Ces derniers pensent d'abord à une mise en place dans le cadre de la Légion étrangère, ce que les Autrichiens refusent. A Sidi Bel Abbes, garnison du premier régiment de la Légion étrangère française, les prisonniers de guerre autrichiens reçoivent une formation de plusieurs semaines avant d'être transférés dans un camp de prisonniers de guerre italien près de Marrakech, où ils doivent travailler dur.

En été 1944, sur ordre du général Alphanse Juin (1888-1967), commandant en chef des troupes françaises en Afrique du Nord, tous les prisonniers de guerre autrichiens sont regroupés dans un camp autrichien. Le 25 octobre 1944, Alfred Palisek fait circuler dans le camp un cahier contenant la déclaration suivante:

"En tant qu'Autrichien libre, je me déclare en faveur d'une Autriche indépendante et je suis prêt à défendre activement l'Autriche, même les armes à la main s'il le faut. Je le déclare par ma signature."

Toutes les tentatives de formation d'un gouvernement autrichien en exil, tant aux Etats-Unis qu'en France et en Grande-Bretagne, ont échoué en raison du manque de volonté de coopération de l'émigration socialiste. En raison de ces différentes réserves internes et politiques, l'ordre de constituer une unité autrichienne n'est donné que le 9 avril 1945. A cette date, il y a déjà plus de 1.000 inscriptions. Le 4 mai, les 200 premiers hommes sont habillés et mis en route d'Alger via Marseille vers Riome (près de Clermont-Ferrand), où les Français mettent sur pied le 25.5.1945 le premier bataillon de volontaires autrichiens, fort de 500 hommes.

Ce n'est que le 14.9.1945 qu'ils sont transférés à Lindau et revêtent des uniformes "autrichiens", et le 26.9 qu'ils poursuivent leur route vers Innsbruck, où ils sont affectés au soutien des troupes d'occupation françaises. Le 31.12.1945, l'unité de 484 hommes, qui avait été engagée à Bregenz depuis novembre, est dissoute. Le "1er Bataillon de Volontaires Autrichiens" (1er B.V.A.) est la seule formation militaire autrichienne à avoir été effectivement engagée dans le cadre des Alliés occidentaux.

Alfred Palisek reste prisonnier de guerre au camp autrichien de Camp Suzzoni en Afrique du Nord jusqu'en février 1946. Au printemps 1946, les derniers Autrichiens sont chargés sur un bateau à destination de Marseille. L'odyssée prend fin.

Alfred Palisek commence à travailler professionnellement dans la police viennoise avant de passer au ministère de la défense et des finances.

Lieux

Lieu de résidence:

Citations

Krause, Peter/Reinelt, Herbert/Schmitt, Helmut (2020): Farbe tragen, Farbe bekennen. Katholische Korporierte in Widerstand und Verfolgung. Teil 2. Kuhl, Manfred (ÖVfStG, Wien) S. 242-244.; Photo: ÖVfStg

Alfred Palisek

Fonctionnaire des finances
* 19 décembre 1922
Vienne
† 22 février 2019
Vienne
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